A la lecture de la dernière analyse de l'UNEDIC, on comprend mieux pourquoi Donald fait la tête.

L'UNEDIC confirme un âge pivot, à partir duquel le retour à l'emploi décroche (56 ans), âge bien loin des réflexions en parallèle sur le système de retraite actuel en France.

L'étude menée sur les 350 000 personnes de 50 à 65 ans qui se sont inscrites à "Pôle Emploi" en 2022 pour faire valoir leurs droits à indemnisation, soit 17% de ceux qui sont inscrits cette année là, étaient généralement moins diplômés et plus souvent en emploi durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois) que leurs devanciers (16-49 ans).

L'UNEDIC a classé en 5 groupes cette classe d'âge, et constate que s'ils sont 28% en moyenne (que 28%) à avoir retrouvé un emploi durable dans les douze mois suivant leur inscription, ce chiffre varie du simple au double selon les groupes : 16% pour ceux dont l'inscription au chômage s'explique pour des raisons de santé à 35% pour ceux à la suite d'une fin de CDD.

Pour achever le panorama, tout en posant un vrai problème de fond, l'effet négatif de l'âge sur l'accès à l'emploi durable est plus marqué pour ceux qui affichaient plus de 10 ans d'ancienneté dans leur poste : il intervient dès 54-55 ans, contre 57-58 ans pour ceux qui avaient passé moins de 3 ans chez leur dernier employeur... comme si l'expérience était finalement pénalisante.

La proximité de l'âge de la retraite conditionne le comportement des demandeurs d'emploi. Recherche d'un emploi flexible, à proximité du domicile, à temps partiel.

L'absence de formation récente explique aussi pourquoi le décrochage intervient à 56 ans et non comme nous pourrions l'imaginer au-delà de 60 ans avec la proximité de l'âge de la retraite.

Bref, l'analyse met encore plus en exergue la nécessité de prendre des mesures, face aux enjeux de financement des retraites, pour favoriser et faciliter l'embauche des salariés de plus de 55 ans... Donald aura encore de l'espoir.